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Changez 2% de vos gènes avec le butyrate de sodium

  • Photo du rédacteur: Biohacking France
    Biohacking France
  • 3 nov. 2024
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 14 janv.


Peu de suppléments sont capables d’influencer jusqu’à 2% de nos gènes. Le butyrate de sodium en fait partie. Voici comment.
(Les bases de l'article suivant se fondent sur les recherches menés par la chaine "Leo and Longevity")

Il existe peu de supplément capable d’influencer jusqu’à 2% de nos gènes. En agissant sur notre épigénétique, le butyrate de sodium en fait partie. Mais quel est-il exactement ?
 

Description:


Le butyrate de sodium est un acide gras à courte chaine possédant 4 carbones dans sa structure chimique. Il est naturellement produit via la fermentation des fibres dans le microbiote mais son taux peut varier d’un individu à l’autre par un facteur 10x

Sans surprise on le retrouve donc principalement dans le système digestif en tant que source d’énergie pour les cellules du colon mais le taux de butyrate peut aussi monter dans la circulation sanguine si besoin.

Formule : C₄H₇NaO₂
Ci-dessus, la structure chimique du butyrate de sodium.    Source :https://pubchem.ncbi.nlm.nih.gov/compound/Sodium-Butyrate#section=3D-Conformer
Ci-dessus, la structure chimique du butyrate de sodium. Source :https://pubchem.ncbi.nlm.nih.gov/compound/Sodium-Butyrate#section=3D-Conformer


On retrouve principalement 3 différents types d’acides gras à courte chaine (short-chain fatty acids) dans le corps humain,et ce, avec des proportions différentes :

L’Acetate (C2) qui représente 60% et possède 2 atomes de carbones.

Le Propionate (C3) qui représente 20-25% et possède 3 atomes de carbones.

Le Butyrate (C4) qui représente 15-20% et possède 4 atomes de carbones.
 

Forme :

Il existe aujourd’hui 2 versions de ce supplément sur le marché sans prescription. 

On retrouve tout d’abord le butyrate de sodium, la version dite « classique » disponible en poudre, capsule ou en tablette.

Il existe cependant une version plus récente dénommée Tributyrine.

Cette dernière est un triglycéride composé de 3 acides butyriques et de glycérol. On le retrouve naturellement dans le beurre. Il est généralement disponible en liquide, en poudre ou en huile et permet une métabolisation plus lente dans les intestins.
C’est généralement la version à préférer bien qu’étant plus couteuse. 

Le butyrate de sodium dégageant naturellement une odeur assez rance, proche du vomi, il est assez simple de vérifier la composition du produit acheté.






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Le butyrate est un inhibiteur des histones désacétylases (iHDAC)

C’est donc dans cette section que nous allons aborder l’impact du butyrate de sodium sur nos gènes, et plus précisément notre épigénétique.

Le butyrate de sodium est capable de cette prouesse car c’est avant tout un inhibiteur des histones désacétylases. Derrière cette dénomination difficilement compréhensible, il existe pourtant un concept fascinant.

Tout d'abord les histones sont des protéines qui jouent un rôle dans la régulation des gènes.

Elles sont les structures autour desquelles s’enroule l’ADN et offrent une structure de soutient aux chromosomes.
Elles agissent en quelques sortes comme des barrières qui peuvent laisser les gènes s'activer...ou non. Certaines choses, dont les inhibiteurs des histones, peuvent ainsi activer ou désactiver certains gènes et modifier notre épigénétique.

Cette démarche s’avère extrêmement prometteuse dans les thérapies contre certaines maladies:
En réactivant certains gènes « silencieux », on pourrait découvrir de nouveaux traitements contre le cancer par exemple.
Voici en résumé le potentiel de l’inhibitions des histones (iHADC).

Le butyrate de sodium, quant à lui, est l’iHDAC le plus puissant que l’on retrouve de façon endogène dans notre corps.
Lors de l’inhibition de ces histones par ce dernier, on permet alors un changement de 2% de notre épigénétique. 

ADN : matériel héréditaire d’un organisme

Epigénétique : modification de l’expression des gènes sans altérer la séquence de l’ADN. L’épigénétique est la réponse et l’adaptation des gènes face à notre environnement extérieur (style de vie, nutrition, activité physique, stress, pollution…).


Ainsi cette modification de l’épigénétique par le butyrate de sodium permet de nombreux bénéfices que voici.


Butyrate de sodium et cerveaux :

L’un des principaux avantages du butyrate de sodium sur le cerveau réside dans sa capacité à accroitre le « facteur neurotrophique issu du cerveau », également nommé BDNF.

Le BDNF fait partie de la famille des « facteurs neurotrophiques » tels que le NGF, le NT-3, TRKa, TRKb…

Le BDNF joue un rôle extrêmement important dans :

La neuroprotection : en protégeant les neurones pour maintenir l’intégrité du système nerveux.

La neurogénèse : en précipitant la croissance de nouveau neurones, principalement dans l’hippocampe , permettant ainsi une amélioration de la mémoire et une capacité d’apprentissage plus efficace.

La plasticité synaptique : permet aux synapses de connecter plus efficacement les neurones entre eux. C’est une étape critique dans l’apprentissage.

La régulation émotionnelle : un taux de BDNF plus élevé réduit les risques de dépressions et d’anxiété.

Revenons à notre supplément. Grace à son action sur l’inhibition des histones désacétylases, le butyrate de sodium permet l’augmentation de ce facteur neurotrophique.
En effet dans une étude sur des rongeurs âgés, l’utilisation du butyrate amplifie ce procédé qui améliore la mémoire.


Le butyrate de sodium est également capable de réduire l’activation des microgliocytes. Ces dernières sont les principales responsables de l’inflammation lié au système nerveux. 
En réduisant l’activité de ces dernières, on peut réduire l’intensité de certaines douleurs chroniques.



Butyrate et barrière hémato-encéphalique (BHE)

La barrière hémato-encéphalique(BHE) est une barrière sélective perméable qui isole le cerveau et le système nerveux de la circulation sanguine.

Cette frontière empêche les toxines et les pathogènes en circulation d’atteindre le cerveau et le système nerveux

Elle est cependant sélective car elle laisse passer certains nutriments comme le glucose et les acides aminés afin de donner au cerveau l’énergie nécessaire.

La BHE possède une intégrité maximale lors de la vie d’un jeune adulte mais elle se dégrade avec l’âge et devient poreuse. Cela peut entrainer des maladies dégénératives comme la maladie d’Alzheimer par exemple.

Lors d’étude on constate que les sujets ayant un taux de butyrate plus faible possède une plus grande perméabilité de la BHE. 
Ce n’est qu’après une supplémentation en butyrate que cette barrière retrouve son intégrité d’antan.



Butyrate et dépression :


Le butyrate de sodium s’est avéré prometteur dans le traitement de la dépression

Cette dernière serait contrée par l’inhibition des histones désacétylases et par l’expression accru du BDNF suite à la prise de butyrate de sodium. 

De plus, on constate par exemple que le butyrate a une influence sur le taux de sérotonine et ses récepteurs.

La modulation des taux de sérotonine a un effet puissant sur les sujets souffrant de dépression : c’est pour cela que les prescriptions de ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) tel que le Prozac (fluoxetine) ou le Lexapro (Escitalopram) sont communes. 

En effet pour les individus qui sont traités médicalement pour leur dépression, le butyrate de sodium a la capacité d’amplifier l’effet des ISRS. Mais par quels moyens?

Les ISRS bloquent la reprise de la sérotonine par les neurones ce qui permet à ce neurotransmetteur de rester plus longtemps dans les synapses et ainsi renforcer la transmission des signaux.

L’augmentation de la neuroplasticité et la réduction de l’inflammation par le butyrate de sodium amplifie ainsi l’effet des ISRS et créer une synergie.



Butyrate et inflammation :
 
Première observation: on constate une augmentation du taux de butyrate et de son transport quand le gène NFkB est activé.

Le NFkB, aussi appelé « Facteur nucléaire kappa B » est une protéine qui fait partie des facteurs de transcription impliqués dans la réponse immunitaire et la réponse au stress cellulaire. 

Pour simplifier, c’est un gène pro-inflammatoire. Le taux de butyrate augmentant lors de l’activation de ce gène on peut en déduire que le butyrate est crucial pour réguler l’inflammation. 

Le butyrate de sodium est également bénéfique dans le traitement des maladies auto-immunes.

En effet on observe que le butyrate réduit l’inflammation chez les sujets atteints de colite ulcéreuse tout en améliorant la mucosité des intestins. Une autre étude démontre la prise de butyrate améliore également l’eczéma chez les sujets étudiés.


Le butyrate de sodium est également capable de réguler l’inflammation chez les diabétiques de type 2.


Lors d’une diète trop riche en lipide et en fructose, on peut souffrir d’une stéatose hépatique, c’est-à-dire d’un foie trop gras. 
Le butyrate de sodium peut inverser ce processus via son action anti-inflammatoire mais également via l’amélioration de la sensibilité à l’insuline, un meilleur métabolisme des lipides, une plus grande diversité du microbiote…

 

Butyrate et microbiote :

Etant la source principale d’énergie pour les cellules du colon, il n’est pas surprenant de découvrir que le butyrate de sodium est crucial pour la santé intestinale.

Son mode de fonctionnement prend en compte plusieurs facteurs :

Premièrement le butyrate est crucial dans le maintien de la barrière épithéliale.
Cette dernière est l’unique rempart entre les microbes et le tissu intestinal sous-jacent
Il est donc vital de conserver cette frontière étanche. Cette dernière peut être mise à mal dans certaines maladies intestinal inflammatoire (IBD) tel que la maladie de Crohn, la colite ulcéreuse… 

Le butyrate de sodium est d’ailleurs en train d’être considéré comme une partie intégrante du traitement contre ces maladies.
En effet, en plus du maintien de l’intégrité de la barrière épithéliale, le butyrate de sodium active le gène GRP109A qui supprime l’inflammation dans ces maladies intestinales inflammatoires. 


Deuxièmement le butyrate de sodium a un effet très positif sur la diversité du microbiote tout en réduisant le nombre de bactérie pathogène.
Dans une autre étude sur des patients atteint par des maladies intestinales inflammatoires, l’administration de butyrate par voie orale a permis l’augmentation de bonnes bactéries (Lachnospiraceae spp.) capables de produire des acides gras à chaines courtes aux propriétés anti-inflammatoires.


Troisièmement : Le butyrate de sodium a également été capable de restaurer une dysbiose chez des souris atteintes d’une colite. 



Butyrate et système cardiovasculaire :

Le butyrate de sodium est efficace pour réduire le développement de l’athérosclérose : l’apparition de plaques d’athéromes dans les artères pouvant causer un blocage. 

Le butyrate peut inverser l’athérosclérose induite par une diète trop riche en lipide. 



Butyrate et musculation : 

Le butyrate de sodium améliore la régénération musculaire en amplifiant la prolifération et la différentiation des cellules musculaires, ce qui est un aspect crucial lors d’une quête d’hypertrophie.

Encore une fois, l’inhibition des histones désacétylases engendrée par le butyrate de sodium permet l’activation de certains gènes qui peuvent jouer un rôle dans l’hypertrophie.


Pour finir, le butyrate de sodium est capable d’activer les facteurs de régulation myogéniques tels que le MyoD ou bien le Myf5. ​Ces derniers sont absolument nécessaires dans la formation des muscles et la différentiation des myocytes.

 

Conclusion :

En conclusion, le butyrate de sodium est un complément trop méconnu qui possède de nombreux bénéfices aussi bien sur l’inflammation, l’épigénétique, l’amélioration de la mémoire et de l’apprentissage, le microbiote ou bien encore sur la musculation. 

Le butyrate fait partie d’une liste d’inhibiteurs des histones désacétylases naturels (avec le curcumin, le resvératrol,le sulphoraphane…) mais il est le plus abondant dans le corps humains de façon endogène.

Il reste encore surement beaucoup de choses à découvrir sur son action sur l’épigénétique mais il est certains que les capacités de ce supplément sont d'or et déjà absolument fascinantes !

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