Le méthandienone, plus connu sous le nom de Dianabol, est l’un des stéroïdes anabolisants les plus connus. Utilisé par les meilleurs athlètes pendant l’âge d’or du bodybuilding (ce qui correspond aux années 60-70 avec des stars tels que Arnold Schwarzenegger, Franck Zane, Sergio Olivia…), il est l’un des seuls anabolisants à avoir été crée uniquement dans un but de performance. Toujours utilisé 60 ans après sa création en pleine Guerre Froide, attardons-nous aujourd’hui sur son histoire et ses effets aussi bien positif que négatif.
Origine
La création du Dianabol a été porté par le désir d’améliorer la performance des athlètes.
C’est assez rare pour être souligné car, en effet, la plupart des stéroïdes sont utilisés au départ à des fins médicales: injection de testostérone pour contrer l’hypogonadisme , l’Anavar utilisé dans la récupération des grands brulés et dans la lutte contre les effets du VIH...
Ce n’est que plus tard qu’ils ont été détournés de leurs usages initiales. Le dianabol a cependant vécu l’inverse : il a d’abord été utilisé à des fins sportives puis utilisé en médecine dans le traitement de l’hyperthyroïdie ou encore les angiopathies diabétiques parmi d’autre.
Le dianabol a été synthétiser par le docteur John Bosley Ziegler en 1958.
Cette création fait suite à une discussion que Ziegler eu avec un physicien russe, alors membre de l’équipe olympique russe, lors d’une compétition internationale d’haltérophilie à Vienne en octobre 1954.
Ce dernier, apparemment alcoolisé, confia à Ziegler, que l’équipe d’haltérophilie russe usait de la testostérone pour améliorer leur performance.
De retour en Amérique, Ziegler commença à expérimenter sur lui- même et sur 3 de ses athlètes également. Les résultats furent sans appels : grâce aux injections de testostérone, leurs forces et leurs masses musculaire furent décuplées.
Cependant les effets secondaires rencontrés remirent en question l’utilisation de la testostérone comme produits dopants aux yeux de Ziegler.
C’est alors qu’avec l’aide de l’entreprise CIBA (Chemicals industies basel), il tenta de développer une molécule capable d’imiter les effets anabolisants de la testostérone sans les effets secondaires.
Grâce à la CIBA, Ziegler eu le privilège d’accéder aux études scientifiques allemandes confisqués après la seconde guerre mondiale. En effet les nazis avaient déjà commencé à étudier les effets de la testostérone et de ses dérivés dans une optique de performance.
Quelques temps plus tard, le dianabol fut créé.
Ce dernier fut alors administré à l’entièreté de l’équipe d’haltérophilie américaine en 1960 à Rome. Malgré l’avantage fournit par la science de Ziegler, l’équipe américaine perdit à nouveau face aux soviétiques.
Le docteur John Bosley Ziegler
John Ziegler stoppa ses expérimentations peu après lorsqu’il découvrit que certains sujets, ayant abusés de haute dose de dianabol, développèrent des problèmes aux foies.
La dénomination complète est 17a-methyl-17b-hydroxy-1, 4-androstadien-3-one 1-Dehydro-17a-methyltestosterone methandienone.
Sa formule brute est C20H28O2.
Le dianabol se trouve dans un ratio anabolique/androgénique de 90-210/40-60. En effet tout stéroïde anabolisant est basé sur un certain ratio anabolique / androgénique.
La valeur étalon étant la testostérone avec un ratio de 100/100.
Sa demi-vie est de 4,5h à 6h selon le métabolisme de chacun et le temps de détection va jusqu’à 6 semaines.
Mode d’action
Son action réside dans sa capacité, après s’être lié aux récepteurs d’androgènes, à accroitre la synthèse protéique et la glycogénolyse.
L’activation des cellules satellites est accru ce qui permet de créer de nouveaux tissus musculaires. La récupération est donc accélérée ce qui permet de progresser plus rapidement. Les neurotransmetteurs du système nerveux sont surstimulés ce qui accroit encore plus la performance.
On constate également une augmentation globale du potassium et de nitrogène dans le corps ce qui se traduit par une grande rétention d’eau intracellulaire. Cette rétention d’eau constitue la majorité du poids obtenu après un cycle de Dianabol, surpassant largement l’hypertrophie induite par cet
Il est intéressant de souligner que cette molécule est efficace uniquement dans les sports anaérobiques (sports de force, d’explosivité etc…). En effet l’oxygénation des cellules se trouve diminuée après consommation. Le dianabol n'est donc pas bénéfique pour les sports d'endurance.
L’utilisation du dianabol engendre une baisse drastique de testostérone plasmatique : après 1 mois d’administration on observe une baisse de 66% pour le groupe ayant usé de 5mg quotidiennement et d’une baisse de 73% pour le groupe ayant utilisé la dose de 10mg. Une diminution de l’hormone lutéine (LH) et de l’hormone de stimulation folliculaire (FSH) a également été observé. Les sujets retrouvèrent leur taux de testostérone 10 jours après cessation.
Le methandienone se convertit également en œstrogène via l’aromatase, ce qui peut encore augmenter la rétention d’eau. Une hypertension induite par ce produit est également commune ainsi qu’une possible gynécomastie liée à l’augmentation des taux d’œstrogènes. De plus le dianabol a été altéré chimiquement (via alkylation 17-alpha) pour empêcher sa dégradation lors du passage par le foie.
Ce procédé, bien qu’efficace pour permettre à la molécule de conserver ses propriétés, cause un stress au niveau du foie. Ce dernier augmente l’alanine aminotransférase (ALT). Un taux élevé de cette enzyme indique des dommages causés au foie. Cela est généralement réversible après cessation et/ou la prise de certains compléments tel que le TUDCA.
Bien que moins androgénique que la testostérone, une virilisation est possible chez la femme.
Des effets sur le cerveau peuvent également être observés lorsque de hautes doses de stéroïde sont utilisés.
On note une altération du système de récompense provenant d’une modification des neurotransmetteurs. Cela incline les utilisateurs de stéroïde anabolique vers un comportement plus agressif et impulsif, une anxiété, une paranoïa etc… Il faut noter que ces comportements se retrouvent beaucoup plus chez les sujets qui utilise des anabolisants beaucoup plus puissants tel que le trenbolone (Finaplex).
Le dianabol, à cause de son caractère hépatotoxique, est rarement utilisé à des doses suffisamment hautes et sur la longue durée pour induire ce genre d’effet.
La plupart des utilisateurs usent entre 20 et 40mg par jour. Arnold Schwarzenegger lui-même affirme n’avoir pris que 15mg de dianabol par jour en plus de 100mg de testostérone par semaine.
(C’est évidemment un témoignage à prendre avec des pincettes).
Evidemment plus les dosages sont élevés, plus le risque d’effet secondaire augmente. Un inhibiteur de l’aromatase sera alors obligatoire pour ceux ayant une sensibilité aux œstrogènes (gynécomastie etc…). Même une dose de 10 mg sera bénéfique en pré-entrainement car, au-delà d’activer les récepteurs d’androgènes, ce dosage peut diminuer le cortisol de 50%-70%.
65 ans après sa création, le Dianabol a conservé sa légende de « petit déjeuner de champion » et reste encore vu aujourd’hui comme le stéroïde anabolisant ayant permit l’âge d’or du bodybuilding de prospérer avec des stars tel que Sergio Olivia, Franck Zane et bien évidemment Arnold Schwarzenegger.
Possédant un faible coût de production et une forte réputation, il est donc encore largement utilisé dans le monde de la musculation.
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